Une simple illusion de pouvoir...

Le Parlement vient d'adopter définitivement les modalités de destitution du Président de la République par le Parlement réuni en Haute Cour, qui découlent de la réforme constitutionnelle de 2007.

Ce texte technique prévoit les conditions selon lesquelles le président de la République pourra être destitué. L'initiative est réservée aux parlementaires et elle devra rassembler un dixième des membres de l'assemblée devant laquelle elle est déposée. Un parlementaire ne peut signer qu'une résolution par mandat présidentiel. Le bureau de l'assemblée dans laquelle la résolution est déposée peut la rejeter, tout comme la commission en charge des lois constitutionnelles dans l'autre assemblée. Si la résolution est adoptée par les deux assemblées, la Haute cour, qui réunit les membres des deux assemblées, est convoquée pour se prononcer sur la destitution du président de la République, qui ne peut l'être qu'à la majorité des deux tiers.

Une procédure qui est donc compliquée à appliquer et qui a très peu de chance d'aboutir au limogeage du mauvais président. Mais vous remarquerez qu'encore une fois, le peuple Français est mis à l'écart. Certains avait proposé un "référendum révocatoire" mais ça serait donner aux Français trop de pouvoir. Non, les petites gens doivent rester à leur place et qu'ils s'estiment déjà heureux de pouvoir s'exprimer une fois tous les cinq ans ! Pourtant, en 2006, un certain François Hollande défendait lui-même "un exercice de vérification démocratique au milieu de la législature" mais bon, depuis il a été élu donc il faut bien qu'il protège son indécent gagne-pain.

Cette réforme, lancée en 2003, aura donc mis onze ans pour aboutir à quelque chose qui au final ne servira absolument à rien sauf à donner l'illusion au Français qu'ils pourront se débarrasser de celui qui les mène à leur perte car, en définitif, ce texte n'est rien d'autre que de la poudre aux yeux...